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Campagne Internationale Justice pour Sankara - Communiqué 11 octobre 2021
Campagne Internationale Justice pour Sankara - Communiqué 11 octobre 2021
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Communiqué 11 octobre 2021




Ce 11 octobre 2021 s’ouvre à Ouagadougou le procès dans l’affaire du président Thomas Sankara et de douze de ses infortunés camarades assassinés le 15 octobre 1987 dans les locaux du Conseil de I'Entente. La campagne Internationale justice pour Sankara en est à sa 25 ème année . Durant ces années, elle a épuisé, contre l’État partie du Burkina Faso, tous les recours des tribunaux burkinabé, instrumentalisés par le régime françafrique, et a dû ensuite recourir au comité des droits de l’homme de l’ONU. Elle y a marqué un précédent international contre l’impunité en 2006.
Avec le renversement du régime Compaoré, un nouveau régime politique a permis l’instruction de l’affaire. Le procès se tient devant la Chambre de Première Instance du Tribunal Militaire de Ouagadougou, délocalisée à la salle des Banquets de OUAGA 2000. Suite à l’arrêt N° 06 du 13 avril 2021, plusieurs personnes ont été mises en accusation et y seront jugées : par contumace KAFANDO Hyacinthe pour attentat à la sureté de l'État et assassinat ; par contumace COMPAORE Blaise pour recel de cadavre, attentat à la sureté de l'État, complicité d'assassinat; DIENDERE Gilbert pour complicité d'assassinat, attentat à la sureté de l'Etat, subornation de témoin, recel de cadavre; OUEDRAOGO Nabonswende, SAWAWADOGO Idrissa, ILBOUDO Yamba Elysee, OUEDRAOGO Tibo, BELEMLILGA Albert, Pascal Sibidi, DEME Djakalia, PALM Mori Aldjouma Jean-Pierre, TRAORE Bossobe, pour complicité d'attentat à la sureté de l'Etat; DIEBRE Alidou Jean Christophe, KAFANDO Amado pour faux en écriture publique et TONDE Ninda dit Pascal pour subornation de témoin; TRAORE Bossobe pour complicité d'assassinat ; OUEDRAOGO Nabonswende, SA WA WADOGO Idrissa, ILBOUDO Yamba Elysée, pour assassinat.
Le Parquet a retenu pour sa part une liste de 67 témoins et deux témoins experts. Un mandat d’extradition a été émis contre Hyacinthe Kafando et contre le président Blaise Compaoré exfiltré en Côte d’Ivoire d’où il refuse toujours de comparaître.
La France a entretemps déclassifié et soumis trois lots triés de documents liés à cette affaire. Bien que la CIJS n’est plus contre l’État partie dans ce procès, elle tient l’État civilement responsable des mis en cause.

Le procès se déroule alors que le Burkina est déstabilisé par des attaques récurrentes de cellules djihadistes et un déplacement de populations. Diverses manœuvres politiques jouent sur cette délicate situation pour invoquer l’immunité et l’amnistie pour les accusés ou prématurément évoquer la réconciliation nationale, ce qui rend plus difficile la sérénité requise pour traiter cette affaire. Certains des nouveaux avocats de l’équipe de défense des accusés ont demandé un renvoi pour l’étude du dossier. Le juge a renvoyé le procès au 25 octobre 2021. Il a aussi refusé que le procès soit enregistré. La CIJS demande que le procès soit enregistré par le greffe en toute transparence et aux fins d’archives.
Nos avocats et avocates et camarades continuent l’œuvre marathonienne de la CIJS jusqu’à l’obtention de la vérité et la justice pour Thomas Sankara et ses camarades. La CIJS escompte le soutien du peuple du Burkina Faso et des panafricains de par le monde pour que la vérité soit finalement connue, que justice soit rendue et que la réconciliation advienne.

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